Réflexions sur l’utilité des expositions et des concours

 

Les expositions et les concours d’aviculture furent longtemps considérés comme la meilleure propagande pour l’élevage des animaux de basse-cour et comme un puissant moteur de développement du progrès avicole.

Ainsi, se déroule chaque année, depuis des décennies, un peu partout sur le territoire national de nombreuses expositions d’animaux de basse-cour organisées sur la forme de concours. Les éleveurs amateurs devraient considérées celles-ci uniquement comme un instrument, une étape au processus de sélection des animaux ainsi qu’un moyen d’expression de leur talent d’éleveur sélectionneur.

C’est en reconnaissant ce principe qu’un éleveur peut découvrir qu’il est capable de produire des animaux primés en conformité avec le standard et apprécier son travail avec le plaisir toujours renouvelé de l’effort qui libère, de l’effort récompensé par les satisfactions qu’il procure.

Or, à l’analyse des résultats de la course aux points et au regard du nombre d’exposants inscrits chaque saison, il apparaît qu’une tendance assez fâcheuse se soit installée depuis quelques années dans l’esprit des éleveurs exposants par une interprétation fausse de la notion du concours.

En effet, l’exposition qui ne devrait être qu’un instrument, un moyen pour inciter les éleveurs à améliorer leur produits par la sélection des animaux, est devenue au fil du temps un but à elle-même. L’instrument a masqué l’objectif pour devenir progressivement un marché d’animaux.

Elever des lapins de race ou de concours n’est ni simple, ni facile. De nos jours cette activité ne devrait plus être considérée banale, sans perspectives, sans projet, sans avenir, sans aucune préoccupation de développement et sans souci de la conservation des races.

Le concept de la course aux points constitue un complément d’intérêt à la pratique de l’élevage du lapin de race. Avec ses challenges, il valorise l’exposition concours en lui donnant un contenu plus dynamique, orienté vers le perfectionnement et la promotion des races. Il se veut pédagogique, il propose une démarche méthodique en vue d’une finalité précise : développer une idée culturelle, pour vaincre le poids des habitudes et les faits du hasard.

Chaque année, depuis l’an 2000, des associations organisatrices d’expositions ou de concours s’associent à cette démarche. Elles favorisent la participation des exposants à une activité éducative et utile en encourageant les éleveurs à la pratique de l’élevage du lapin de race sous une autre forme.

Gérard MICHAUD