La course aux points a 10 ans, (2000/2010)

 

Historique par Gérard MICHAUD

 

Pour célébrer les dix années d’existence de la course aux points j’ai souhaité retracer l’évolution de cette structure.

Au seuil du 3éme millénaire, la confrérie de L’ORDRE des CHEVALIERS de la RABOUILLERE et du CLAPIER sur l’initiative de son président avait souhaité marquer son activité auprès des éleveurs amateurs de lapins. C’est en mai de l’an 2000 qu’a été prise la décision de réaliser l’organisation d’une structure innovante à caractère éducatif sous la dénomination de : « la course aux points ».

En quelques mois, un travail considérable a dû être réalisé, de nombreux contacts auprès des organisateurs d’expositions ont dû être pris pour les associer à notre démarche dont les objectifs étaient de trois ordres :

° Apporter aux organisateurs d’exposition concours un complément d’intérêt à leur manifestation par la mise en place d’une structure attractive destinée à encourager la pratique de l’élevage du lapin.

° Mettre en valeur les élevages de lapins de race et souligner à partir d’un ensemble de résultats réguliers la réputation des éleveurs amateurs sur le plan national.

° Développer une pédagogique afin d’assurer auprès des interlocuteurs concernés la diffusion des connaissances sur les principes permettant d’améliorer par la sélection la qualité des animaux.

Nous étions loin, alors, de nous douter de l’influence que devait prendre notre initiative, d’autant qu’un assez grand nombre de détracteurs se charger de la ridiculiser.

Le 1er Août de l’an 2000, 16 Sociétés ou Clubs de race spécialisés avaient déjà souscrit à l’agrément de partenariat pour assurer l’organisation de la compétition dans le cadre de leur exposition nationale. C’est ainsi que fut réalisé dès le 1er septembre le lancement de la course aux points, sa gestion est alors placée au sein de la confrérie sous la responsabilité d’un comité dénommé « secrétariat de la course aux points ».

Un protocole avec la FENALAP et L’ITAVI est signé en novembre 2001 pour une aide financière à l’organisation de la compétition pour trois années. La saison 2000/2001 s’est déroulée avec la participation des sociétés sus citées et le partenariat de 20 sociétés d’aviculture. L’accueil que nous avions reçu et les encouragements qui nous sont parvenus de toutes parts, des éleveurs et des organisateurs, nous ont apporté un tel réconfort que notre enthousiasme initial s’est fortifié.

A compter de la saison 2004/2005 la confrérie décide pour des raisons budgétaires de ne pas poursuivre et d’abandonner l’organisation de la compétition laissant l’initiative au « secrétariat de course aux points » de poursuivre les travaux et de se constituer en association dans le but d’être subventionné.

L’organisation de la compétition s’est poursuivie pendant deux années avec des moyens modestes, parfois difficiles et ce n’est qu’en juillet 2007 que le « secrétariat de la course aux points » se constitue en association sous la dénomination de « Lapin Club de France, atelier zootechnique des éleveurs de lapins de race » sa vocation est définie par des statuts conforme à la loi de juillet 1901.

Aujourd’hui, dix ans après son lancement, le concept de la course aux points ne cesse de susciter de l’engouement auprès des éleveurs exposants de lapins, sans doute répond-il à leur attente ainsi qu’à leurs souhaits. Les associations avicoles ne sont pas indifférentes à cet état de fait, de plus en plus elles se préoccupent de la passion des éleveurs en se portant partenaires.

Tout ce chemin a été parcouru grâce au soutien et à la participation active des sociétés d’aviculture signataires de la charte associative de partenariat et à de nombreux autres acteurs. Ils ont saisi que la démarche conduite par le Lapin club de France était valorisante et encourageante pour le développement de l’élevage bénévole du lapin.

 

 

Les raisons d’être partenaire de la « course aux points »

L’élevage loisir des animaux de basse cour n’entre pas dans l’application de la loi sur l’élevage du 28 décembre 1966. Il n’a jamais eu de définition officielle, susceptible de présenter à l’opinion publique une image de lui-même, de l’intérêt qu’il présente, tant sur le plan économique que sur le plan de la culture, comme des satisfactions qu’il procure à ceux qui l’exercent comme activité de loisir.

Aujourd’hui, en dépit des améliorations matérielles et des progrès scientifiques, en dépit de l’évolution des mentalités et du travail réalisé par les associations, l’élevage loisir du lapin de race n’en reste pas moins banalisé puisqu’il n’existe pas de règle applicable à la reconnaissance des races bien que celles-ci soient définies par des critères répertoriés dans un standard qui, lorsqu’ils sont respectés devraient permettre la délivrance d’un pedigree avec l’inscription au livre des origines de la race.

L’exigence de progrès, comme la nécessité du développement et de valorisation de l’élevage loisir du lapin commandent de corriger cette situation pour que les éleveurs amateurs trouvent de l’intérêt, un sens dans l’utilité de leur travail autre que celui de satisfaire des besoins immédiats à tirer des animaux.

C’est dans ce but que fut crée le concept de la course aux points et dans le cadre de cette compétition le legs racial de cuniculiculture. Il propose un canevas de modalités à remplir et à respecter pour qu’un lapin soit reconnu de race et inscrit au livre des origines.

Outre l’intérêt complémentaire qu’il offre aux différents concours ou championnats, le concept de la « course aux points », dont les grandes lignes sont basées sur des observations et des faits concrets, enregistrés avec méthode et rigueur, engendre chez une catégorie d’éleveurs exposants une émulation qui se traduit par une propension bien marquée à parfaire la qualité des élevages par la sélection des animaux.

C’est justement pour orienter ce travail de sélection, afin d’assurer la conservation des caractères généraux d’une race ou développer les qualités qu’elle possède que le secrétariat de la course aux points s’est investi dans un programme de gestion. Celui-ci a pour objet la création des livres généalogiques des lapins reconnus de race, la mise en place de documents spéciaux susceptibles d’aider les éleveurs dans leur travail, en les encourageant à utiliser « le standard » des lapins de race comme guide dans le choix des critères de sélection.

Jusqu’à ce jour, toute idée culturelle était absente de l’élevage loisir. Avec la « course aux points / challenge des meilleurs pointages », l’élevage bénévole du lapin dispose d’un moyen pédagogique appréciable, permettant d’encourager et de valoriser la pratique de l’élevage du lapin de race en assurant l’avenir. L’enjeu consiste à introduire plus de rigueur dans une démarche culturelle, une tâche devenue nécessaire de nos jours pour satisfaire les besoins de sauvegarde et de promotion des races, tout en conservant la biodiversité.

Elever et sélectionner des lapins de race, c’est connaître des sentiments très divers où se mêlent des émotions liées à l’esthétique et au plaisir toujours renouvelé de l’effort qui libère, de l’effort récompensé par les satisfactions qu’il procure. Je souhaite que ce concept puisse vous aider dans votre réflexion et dans votre action pour devenir partenaire, en retenant que les concours, même les plus simples, sont des sources de progrès, jamais inutiles. Ils invitent à réfléchir, à se discipliner, c’est tout un effort constructif.

Donner un sens culturel à l’élevage loisir du lapin de race est une alternative à la cuniculture d’aujourd’hui. La recherche du « mieux élever », de la perfection des caractères raciaux du lapin est une tâche que s’est fixé le « Lapin Club de France » avec l’aide et le soutien des associations partenaires.

La mission est difficile et l’issue restera longtemps encore incertaine.

Gérard MICHAUD