Informations générales nécessaires au débutant pour élever le lapin (par Gérard MICHAUD Juge cunicole)

Le lapin domestique est un animal d’élevage par excellence, un mammifère prolifique, à croissance rapide, que l’on élève généralement pour sa chair. L’élevage du lapin s’appelle la cuniculiculture.

L’élevage du lapin ou la cuniculiculture se justifie pour deux raisons essentielles :

L’une économique, car il peut être source de nourriture ou/et de revenus, l’autre socio-culturelle,

Il y a donc plusieurs manières de s’intéresser à l’élevage des lapins, on peut pratiquer l’élevage sous l’aspect :

  • D’une activité professionnelle et commerciale uniquement comme source de revenu par la production de viande ou de celle de la fourrure (Angora).
  • Soit sous l’aspect fermier ou familial comme source d’économie en produisant des lapins dodus pour la cuisine, mais pour cela il n’est pas nécessaire d’élever des lapins de race.
  • Soit encore sous la forme d’un loisir culturel, pour obtenir des sujets remarquables, des sujets de race et de concours, dans ce cas l’élevage ne peut pas être source de gros revenus, il constitue plutôt un appoint et une satisfaction.

Maintenant, Si vous prévoyez de vous lancer dans l’élevage du lapin de race ou d’exposition, il faut savoir comment élever ! Il y a beaucoup à apprendre sur l’élevage du lapin.

Avant toute démarche, le particulier intéressé par l’élevage du lapin doit savoir que l’on ne s’improvise pas éleveur du jour au lendemain. C’est une activité qui exige des connaissances, beaucoup de travail, du temps libre et un budget.

L’élevage est donc une charge que l’on ne peut pas entreprendre au petit bonheur la chance, sans une étude préparatoire et sans apprentissage. C’est malheureusement ce que l’on ne comprend pas assez.

Exigences à considérer avant de se lancer :

Avant de se lancer, l’intéressé doit évaluer ses possibilités, en tenant compte d’un certain nombre d’exigences spécifiques à l’élevage du lapin : Elles concernent d’abord sa disponibilité, disons son temps libre, puis de l’espace dont il dispose pour le logement des animaux, de son budget pour l’achat du matériel et les accessoires, la fourniture des aliments.

S’ensuivent la contrainte de l’élimination des déjections, la conduite et la gestion de l’élevage. Il doit retenir aussi que la population de son élevage va grandir, il lui faudra donc plus de cages et le surplus d’animaux nécessitera la recherche éventuelle de débouchés.

Autres exigences : Il est nécessaire d’acquérir des rudiments sur l’anatomie et la biologie du lapin (son comportement, sa reproduction et son alimentation). Puis le prétendant devra apprendre à manipuler les lapins et assimiler des mots utilisés dans le langage de l’élevage lapin. L’élevage est une science qui s’apprend par la pratique.

        Alors informé de toutes ces exigences, il appartient maintenant au postulant d’établir le projet qui répond le mieux à ses ressources et à l’élevage qu’il souhaite entreprendre :

  • Soit en s’occupant uniquement de la production de lapins domestiques pour la production de viande.
  • Soit en choisissant la production de lapins de race et d’exposition pour obtenir des reproducteurs de choix et primés. Cette pratique constitue un dérivatif aux occupations professionnelles, un moyen éducatif et d’évasion, une distraction agréable et passionnante.

L’une et l’autre des productions ont des objectifs différents mais la pratique et l’énoncé du processus d’élevage sont identiques.

Avec vous, je vais passer en revue les bases avec lesquelles je crois que tout le monde devrait élever des lapins de race.

En effet, quel que soit son but et son importance l’élevage du lapin nécessite une technique d’élevage qu’il n’est pas permis de contester. C’est un travail de petite zootechnie, à l’image des gros animaux domestiques (bovins, chevaux). On y retrouve dans la conduite de l’élevage ; la reproduction, la sélection, le consanguinité, l’importance primordiale de l’hygiène, de la prophylaxie pour lutter contre les maladies microbiennes et plus particulièrement parasitaires.

Pour obtenir des résultats en élevant des lapins de race, il faut se fixer des objectifs et s’y tenir. Pour cela il faut aimer observer les animaux, étudier leur comportement, avoir le plaisir et l’ambition de perfectionner la race et de rechercher à créer sa propre lignée d’animaux d’élite, futurs lauréats des concours ou des expositions. A savoir que pour les lapins de race destinés à la vente il est nécessaire de tenir un registre généalogique. C’est-à-dire un enregistrement de leurs ancêtres.

L’organisation et les prévisions sont donc à la base de l’élevage du lapin de race. Il ne s’agit pas d’accoupler seulement un mâle et une femelle pour obtenir des lapereaux puisque le but de l’élevage dynamique ou sélectif de lapin de race, c’est d’améliorer l’espèce. A chaque naissance, les lapereaux doivent être « mieux » que les parents.

L’éleveur doit être conscient qu’il ne doit pas laisser ses lapins s’élever tous seuls, que leur existence est étroitement liée à ses attentions, à son comportement, aux soins délivrés. Il faut qu’il s’en souvienne pour soigner au mieux ses lapins.

Pour assurer la bonne marche de son élevage, l’éleveur doit posséder de réelles qualités : Il doit être motivé, calme, attentionné, réfléchi, c’est ce qui lui permet d’observer et de comprendre pour effectuer un certain nombre d’interventions.

L’observation est, en effet, une des qualités les plus indispensables en élevage ; sans elle il est en effet impossible d’orienter les actes d’aujourd’hui selon les enseignements de ceux d’hier. Il faut aussi à l’éleveur du courage, de la confiance, de la patience et de la ténacité.

Assurez-vous de bien comprendre les exigences de votre projet, de votre choix : lapin de race pour la promotion et sauvegarde du patrimoine ou de lapins de marché.

Toutes ces qualités sont indispensables pour réussir et si vous ne les possédez pas, inutile de vous lancer dans l’élevage du lapin de race ou d’exposition.

A suivre