L’élevage du lapin et son substrat

Avec l’autorisation de l’auteur, le docteur Jacques ARNOLD, nous publions ici sous le titre « Le reproducteur », une analyse à la fois complète et pédagogique, pour la bonne pratique de l’élevage du lapin et dont le sens nous a semblé insuffisamment connu des éleveurs.

Compte tenu de l’importance du texte et de son contenu nous l’avons scindé en plusieurs parties :

‘Première partie « Le Reproducteur »

Par le docteur J. ARNOLD

Le Larousse définit ainsi le reproducteur « Animal employé à la reproduction » celle-ci étant, selon le même ouvrage, « la fonction par laquelle les êtres vivants perpétuent leurs espèces ».

Ces définitions, pour générales qu’elles soient, mettent en relief la perpétuation des animaux dans le temps, au sein du groupe de la classification auquel ils appartiennent. Il s’agit bien d’une création continue d’organismes vivants qui, dans le cas des espèces domestiques, ont subi au cours des générations successives, l’influence du choix humain. Ce choix a permis la formation des races dont la valeur d’exploitation dépend toujours de la qualité et de la propagation des souches qu’elles comportent.

Pour l’éleveur, la reproduction permet la fabrication sans interruption d’animaux susceptibles de répondre à des critères bien déterminés, c’est à dire dont le potentiel héréditaire est capable d’exprimer des caractères définis et connus. C’est là, en fait, un objectif idéal, n’ayant des chances d’être atteint que dans la mesure où l’éleveur détient des renseignements extrêmement fournis sur les animaux qu’il fait reproduire, afin de les choisir et de les utiliser convenablement.

Dans la pratique, l’insuffisance d’informations sur les reproducteurs procure à l’éleveur bien des surprises et d’innombrables difficultés. Essayons d’envisager de quelle façon y remédier.

Un reproducteur se juge dans le Présent d’abord, puis dans le Passé et dans l’Avenir.

Le PRÉSENT, c’est l’apparence extérieure et le comportement de l’animal durant toute sa vie.

Observations des candidats reproducteurs

L’éleveur doit s’assurer que les candidats à la reproduction ne présentent aucune tare ou malformation, et qu’ils répondent aux caractéristiques de la race, telles qu’elles sont décrites dans le standard.

Connaître et interpréter correctement un standard, cela ne veut pas dire être capable de le réciter par cœur. Il faut en saisir les grands traits, comprendre ce à quoi se rapportent les principales descriptions, en attribuant à chaque point l’importance qui lui convient. C’est aussi pouvoir apprécier les limites de variation des caractères de race, compatibles avec l’utilisation des sujets pour la reproduction. C’est enfin avoir la possibilité de se faire une idée, très approximative sans doute, sur d’éventuels accouplements.

Pour parfaire la connaissance d’une race, il est indispensable d’observer un grand nombre de ses représentants, à des âges différents et dans des conditions de présentation différentes. C’est dire que les expositions « bien achalandées » ont leur utilité indéniable, les visites d’élevages, l’examen renouvelé des hôtes du clapier complètent l’éducation de l’éleveur.

L’étude du comportement de ses animaux requiert de la part de l’éleveur une attention particulièrement soutenue, et une perspicacité sans relâche. Le temps d’observation passé au clapier n’est pas, comme d’aucuns l’imaginent, une période d’extase contemplative. C’est ainsi que se détectent des différences ou des analogies d’expression d’un animal à l’autre ; des changements d’attitude chez un même sujet laissant présager un déséquilibre physiologique ou une attaque pathologique, par exemple, des tendances nouvelles dans l’aspect extérieur des sujets qu’il y a lieu d’encourager ou de freiner.
L’examen minutieux des hôtes du clapier doit se situer, du reste, dans tous les actes de leur vie ? Il est important de noter la manière dont une femelle se prépare à mettre bas, son attitude vis à vis de ses lapereaux, son état durant la lactation, son rythme de reproduction, sa façon de vieillir, etc.…

Chez le mâle, la maturité sexuelle, le tempérament, le déroulement du coït, l’état de vieillissement, etc.…font également partie des observations dont l’éleveur ne peut se priver.

Muni du plus grand nombre de renseignements possible sur tous les points précisés, l’éleveur se doit de les consigner sur un registre d’élevage, avec, si besoin est, des commentaires personnels. La tenue de documents est l’unique moyen de bien conduire un troupeau de reproducteurs.

 

A suivre..